concert,  évènement

Angélique MAUILLON, harpiste • Récital “Sur les pas de Jean Le Flelle” • dimanche 15 septembre 2024 à 17h

“Sur les pas de Jean Le Flelle” Ce disque est l’histoire d’une rencontre entre deux harpistes, l’un vivant au XVIIe siècle, l’autre au XXIe. Jean Le Flelle jouait de la harpe à la cour d’Angleterre, pour divertir Henriette-Marie, soeur cadette de Louis XIII et épouse de Charles Ier. On ne sait rien de lui, de sa vie, de ses origines.
J’ai débuté la harpe il y a de nombreuses années, et tout au long de ma vie de musicienne, j’ai eu la chance de découvrir et de travailler sur différents types de harpes. La harpe baroque est un de mes instruments de prédilection; avec elle j’ai exploré, rencontré, approfondi toutes sortes de répertoires.
Nous savons peu de choses sur le répertoire original de la harpe au XVIIe siècle. Cet instrument était joué principalement en Italie mais aussi en France, en Espagne, en Allemagne et en Angleterre. Des harpistes sont mentionnés ici ou là ainsi que quelques œuvres écrites spécifiquement pour leur instrument; toutefois la question reste entière: que jouaient ces musiciens?
Bien sûr la harpe faisait partie intégrante de la basse continue. Elle accompagne à merveille la voix, à l’opéra et dans les salons. Mais un instrument aussi riche de possibilités, dynamiques et chromatiques, ne peut avoir été utilisé uniquement dans un rôle d’accompagnement. Il faut donc imaginer, réinventer un répertoire soliste pour cet instrument. La caractéristique principale de la harpe baroque est de posséder trois rangées de cordes, deux rangées diatoniques, et une chromatique. Son ambitus est proche de celui du clavecin, ses cordes en boyau rappellent celles du luth.
C’est donc tout naturellement que je me suis tournée vers les oeuvres écrites pour ces deux instruments, extrêmement présents au XVIIe siècle. Au fil des années, une affinité toute particulière est née pour la musique française écrite pour le luth, ainsi que pour le répertoire des virginalistes anglais. C’est en étudiant de plus près les écrits, les sources liées à ces musiques que j’ai croisé le nom de Jean Le Flelle. J’ai donc cherché à en savoir un peu plus sur lui, sur son environnement musical à Paris d’abord, puis à Londres. Qui avaient été ses collègues, ses amis…
La rencontre avec cet homologue d’un ancien temps a été le prétexte et le point de départ d’une longue aventure, une exploration d’un répertoire soliste adapté à la harpe. Plusieurs années de recherche ont été nécessaires afin de concilier une démarche musicologique et un désir d’interprétation plus personnel. Ce harpiste à la destinée extraordinaire, nourrie et fantasmée par mon imaginaire, nous aura permis de découvrir tant de musique superbe et si peu connue.
Qu’il en soit remercié.

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